Monsieur le Directeur Académique,
183 euros pour tous tout de suite et sans contre-partie. C’est la revendication portée par la FNEC-FP-FO pour tous les personnels de l’Education Nationale. 183 euros tout de suite afin de rattraper la perte de pouvoir d’achat depuis 2010. 183 euros comme ce qu’ont gagné les personnels hospitaliers par leur grève, par leur mobilisation massive et qui a fait reculer le gouvernement sur ses intentions premières.
Monsieur le Directeur Académique, nous voici donc dans le premier CTSD de rentrée du « Monde d’Après » appelé des vœux du Président de la République.
La FNEC-FP FO n’a pas proposé de projet alternatif de calendrier de rentrée ou de protocole « sanitaire. » mais porte, dans le respect de ses mandats, les revendications urgentes des personnels. Ce que veulent tous les personnels, c’est que tous les moyens leur soient donnés pour que cette rentrée se passe dans les meilleures conditions, que leurs missions et leurs statuts soient respectés, que les conditions sanitaires soient réunies, que leur employeur assure ses obligations en matière de santé et de sécurité, que soient créés tous les postes nécessaires et que cessent les contre-réformes. Force est de constater que nous en sommes loin.
Sur la question de la santé des personnels, pour notre fédération le protocole est un moyen pour le ministre de se dédouaner de ses obligations statutaires qui prévoient que « des conditions d’hygiène et de sécurité de nature à préserver leur santé et leur intégrité physique sont assurées aux fonctionnaires durant leur travail » (art. 23 du statut général). La responsabilité de l’exécution du protocole est renvoyée à l’échelon local, dans les écoles, les collèges, les lycées, les services, mettant les personnels en première ligne sans protection réelle.
Quand est ce que notre Ministère et ce gouvernement vont enfin mettre en œuvre des mesures réellement protectrices pour la santé des agents publics de l’Etat ? La circulaire du Premier Ministre déroge encore une fois au cadre règlementaire : des masques mais surtout pas des FFP2 ! Des ASA mais pas pour tous les personnels reconnus comme vulnérables jusqu’alors par le haut conseil de santé publique !
La FNEC FP FO demande la levée du protocole, qui n’apporte aucune garantie sanitaire aux personnels, permet à l’employeur de se dédouaner de ses obligations légales, et continue de revendiquer le suivi médical par les médecins de prévention des personnels à risque, la reconnaissance d’imputabilité au service en cas de contamination par le COVID, la mise en place de tests de dépistage généralisés pour les enseignants et les élèves, la mise à disposition gratuitement de masques adaptés pour les personnels et les élèves.
Sur la question des missions et du statut, utilisant la crise sanitaire, le gouvernement accélère la territorialisation et renvoie les prérogatives de l’Etat à l’échelon local. Il déroule de nouvelles attaques contre l’Ecole et son cadre national :
- réforme de la direction d’école qui place les directeurs sous la tutelle des collectivités à travers les conseils d’école qui décident ;
- généralisation des 2S2C qui ouvrent la voie à l’enseignement dispensé par les collectivités et les associations ;
- instauration d’un enseignement hybride avec l’institutionnalisation d’un enseignement à distance ;
- accélération de la réforme des concours et mise en place d’un oral de titularisation pour les stagiaires 2020/2021…
- accélération de la destruction du baccalauréat avec la poursuite de la réforme du lycée
La FNEC FP FO, opposée à ces mesures, exige le respect de toutes nos garanties statutaires d’enseignants fonctionnaires d’Etat.
Sur la question des moyens, et compte tenu de la situation sanitaire, notre organisation demande depuis des mois la création de postes à hauteur des besoins et des enjeux. D’autres ont su le faire ! L’Espagne a par exemple recruté 11 000 enseignants ; l’Italie, 84 000 pour dédoubler les classes… AUCUNE fermeture n’aurait dû être prononcée lors de la préparation de la carte scolaire de cette rentrée ! Le contexte sanitaire inchangé aurait dû inciter à donner partout des moyens pour réduire les effectifs : AUCUNE fermeture ne peut être prononcée en cette rentrée. TOUTES les ouvertures demandées doivent être satisfaites, tous les postes spécialisés doivent être créés et les moyens de remplacement à hauteur des besoins et permettre les décharges de direction de moins de 4 classes, les formations et stages. Dans le secondaire, les classes à 30 – 31 élèves sont devenues la norme dans les collèges et les 35 sont régulièrement dépassés en lycées ! Les établissements sont saturés et les élèves entassés !
Le Ministre doit ouvrir les postes nécessaires en utilisant immédiatement toute la liste complémentaire dans tous les départements.
Quant aux promesses faites aux directeurs, nous dénonçons là encore un véritable miroir aux alouettes !
La loi Rilhac, passée contre l’avis de la profession et sans aucun soutien des principaux syndicats, a ouvert une brèche dans laquelle le Ministre Blanquer s’empresse de s’engouffrer en publiant une circulaire allant à l’encontre de tout ce que réclament les personnels !
– Les directeurs ne veulent pas d’une « délégation de
compétences de l’autorité académique » !
– Les directeurs ne veulent pas que le Conseil d’Ecole, avec tous les enjeux de
pouvoir qui s’y jouent, décide de la politique éducative !
– Les directeurs ne veulent pas de « décharges complémentaires liées à des circonstances particulières », décidé localement par les DASEN !
– Les directeurs ne veulent pas d’une « prime » de
37€50 par mois pour le travail colossal qu’ils ont abattu, et qu’ils vont
abattre encore une fois cette année avec la crise Covid-19 !
– Les directeurs ne veulent pas de services civiques ou apprentis stagiaires
pour le réaliser le travail d’un ou une employé(e) de vie scolaire ! Le SNUDI
FO, fort de son mandat et des exigences des personnels qu’il représente,
revendique :
– L’amélioration des quotités de décharge de
direction, y compris pour les petites écoles
– Une réelle augmentation indiciaire : 100 points d’indice pour tous
– Une aide administrative statutaire et gérée par
l’Education Nationale dans chaque école
– Un allègement des tâches pour tous les directeurs.
Pour les rythmes scolaires, FO continue d’exiger que l’exception d’hier soit désormais la norme : comme le montre les 80% de communes fonctionnant à 4 jours : 4 jours pour tous sur 36 semaines.
Les AESH, avec la généralisation des PIAL, se retrouvent avec leurs conditions de travail dégradées, augmentant le nombre d’élèves à suivre, et diminuant mécaniquement le nombre d’heures d’accompagnement pour les élèves. Même s’il faut le remarquer dans l’Académie de Clermont Ferrand la victoire syndicale de FO avec les collègues pour faire rattraper le changement de niveau, leurs salaires restent toujours une misère, et leur statut n’évolue pas.
Enfin la FNEC-FP-FO dénonce la dégradation des conditions de travail de nombreux collègues avec la réforme de la formation continue et la mise en place de constellations et de suivis des collègues ! Cette nouvelle formation découle directement de PPCR que FO n’a pas signé et continue d’en demander l’abandon !
La FNEC FP FO travaillera en ce sens et sera à tout moment aux côtés des personnels enseignants constamment culpabilisés et désignés comme responsables des défaillances de l’Education Nationale à la place des véritables coupables qui organisent progressivement à coup de contre-réformes le transfert de notre école républicaine vers une école régionalisée et privatisée.
Nous vous remercions de votre attention.